vendredi 27 avril 2012

Non, la justice n'a pas (encore) donné raison à Philippe Juvin comme il le prétend !



La procédure, lancée contre le Pr Philippe Juvin conjointement par le Syndicat des praticiens des hôpitaux publics (SPHP) et le Dr Davido, chef évincé* du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou, aurait pu avoir pour effet de suspendre dans l'urgence - puisqu'il s'agissait d'une procédure en référé - la nomination de l'eurodéputé Philippe Juvin au poste de chef de ce grand service au motif que cette nomination aurait été contraire à l'intérêt général des patients venant consulter aux urgences.
La justice, si elle a bien décidé de ne pas suspendre en urgence la nomination du Pr Juvin n'a en réalité décidé de rien du tout, le jugement sur le fond restant en cours.

La justice, enfin, n'a pas "débouté ses adversaires" comme le maire de La Garenne-Colombes le claironne sur son blog personnel. La justice s'est simplement donné le temps de trancher, ce qui est totalement différent.

Encore une fois le maire de La Garenne-Colombes a une interprétation des faits qui lui est toute personnelle et qui n'a pas grand-chose à voir avec la réalité juridique.

Philippe Juvin, encore une fois crie au complot politique, à l'instrumentalisation partisane, à la rancune personnelle alors que les motifs d'inquiétude sont tout simplement d'ordre pratique. Comment un homme qui doit passer près de 130 jours par an au Parlement européen, qui doit gérer une ville de banlieue, qui participe à la direction du quartier de La Défense (Epadesa) et qui est un homme "très impliqué" à l'UMP peut-il assurer une présence suffisante dans un service aussi grand que celui du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou de Paris, un des plus grand, si ce n'est le plus grand hôpital d'Europe ? C'est la question que posaient les médecins qui ont fait cette procédure et pas une autre.

Philippe Juvin aime à parler de "ses adversaires", sans doute une manière de se donner un peu d'importance sur un échiquier politique où il est vrai, il n'en a pas beaucoup. Qui se souci de l'avenir politique du maire de La Garenne-Colombes ? Personne !

Si Philippe Juvin n'a pas vraiment d'adversaire, en revanche nombreux sont ceux qui combattent certains de ses choix comme étant des choix préjudiciables à l'intérêt général.
Pour sa décision d'être à la fois eurodéputé se consacrant entièrement à son mandat, maire très présent, secrétaire général de l'UMP très impliqué, membre de la direction de l'Epadesa, conseiller santé de Nicolas Sarkozy et chef à plein temps du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou la justice aura, avec le temps qu'elle s'est donné, tous les éléments pour juger en connaissance de cause. Elle verra bien si la présence effective du Pr Juvin à Pompidou est en conformité avec les besoins du service, elle verra bien si le nombre de jours de congés pris pour aller à Bruxelles ou à Strasbourg n'excèdent pas le nombre légal, elle verra bien s'il s'agissait d'une procédure partisane comme Philippe Juvin le proclame ou au contraire si la raison finalement ne devrait pas pour une fois pousser la justice à ne pas confirmer un jugement en référé un peu hâtif. L'avenir le dira, dans l'intérêt général.

Il y a quatre ans déjà, c'est bien l'intérêt général qui avait poussé le conseil général des Hauts-de-Seine (les amis de Philippe Juvin) à retoquer sa décision malheureuse de baptiser un collège du nom d'un éditorialiste de Compagnons (la revue aux ordres du maréchal Pétain dédiée à la jeunesse) et rédacteur du très antisémite journal d'avant-guerre, Je Suis Partout. A l'époque Philippe Juvin voyait en nous qui combattions ce choix, des adversaires. Non, nous étions et sommes encore que des opposants farouches à toutes décisions stupides mettant à mal l'intérêt général.

En conclusion, le billet de victoire publié par Philippe Juvin sur son blog (ici) à propos de la dernière décision de justice nous parait encore une fois à l'image du personnage. Polémique, stérile et revanchard et dans tous les cas, pas de nature à apaiser ses relations avec le monde hospitalier.

La seule chose qu'aujourd'hui le maire de la Garenne-Colombes pourrait être en mesure d'affirmer c'est que le tribunal administratif de Paris a autorisé le Professeur Philippe Juvin à conserver ses fonctions à la tête des urgences de l'hôpital Georges Pompidou puisqu'il semblerait qu'il n'y ait pas urgence à décider autrement, en attendant un jugement sur le fond qui arrivera ultérieurement.

Cette énième déclaration tonitruante de Philippe Juvin n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de son goût immodéré de la polémique. Le temps et quelques échecs cuisants finiront peut-être par calmer ses ardeurs belliqueuses …

* Nous imaginons le sentiment du Dr Davido de voir un collègue médecin, Philippe Juvin venir sans vergogne déposer ses valises, ses méthodes, les caméras qui ne sont jamais bien loin, sa Velsatis avec chauffeur, ses absences répétées dans son nid (son service) comme le fait le malfaisant coucou dans les bois.

PhilBert & Co



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