lundi 12 juillet 2010

Quand le contribuable participe, certes modestement (5,92 euros), à son enfumage ...

«Candidats néophytes et hommes politiques chevronnés trouveront dans ce texte de judicieux conseils pour remporter les élections, du rôle de la poignée de main à la nécessité d'avoir des amis riches, en passant par les vertus du mensonge.»




Petit manuel de campagne électorale de Cicéron, Quintus Tullius

Traduit du latin et présenté par Jean-Yves Boriaud

Source : comptes 2008 de la ville de la Garenne-Colombes





On pourrait sous-titrer ce manuel : L'art de conquérir des voix ou encore : L'art de la démagogie.

Frisant le cynisme, Quintus énumère en effet toutes les «ficelles» d'une campagne réussie. Comment manifester à chacun une «vraie» sollicitude, comment se constituer une clientèle d'obligés reconnaissants...



Ndlr : même pas foutu de dépenser 5,92 euros de sa poche pour entuber le contribuable ... c'est fort ! Mais cela pourrait ne pas durer très longtemps ...


Dans le même registre, savez-vous garennois qu'avec vos petits sous, la mairie paye aussi un abonnement au "Quotidien du médecin" (264 euros/an). Pourquoi faire ?

Le maire qui est aussi médecin et chef du service des urgences à Beaujon (7.000 euros/mois) pourrait peut-être s'acheter ce genre de littérature professionnelle avec ses propres deniers, non ? En français et en clair : qu'est-ce que nous, garennois "avons à faire" du Quotidien du médecin ? Rien ! De 264 euros pour les cantines, oui ...

Les médecins en ville se payent eux-mêmes leurs abonnements, je crois, non ?




Faire payer par les administrés, donc par les contribuables, des dépenses qui relèvent plus de la formation personnelle ou professionnelle que de la bonne marche de la commune est symptomatique d'un mode de pensée et d'une drôle de façon de faire ...

Une ville bien gérée, nous dit-on ! Et si ce n'était pas tout à fait vrai ? A suivre.



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V.16. Lorsqu'on est candidat à une magistrature, il faut porter son attention sur deux points : le dévouement de ses amis et l'assentiment du peuple. Le dévouement de ses amis doit être le fruit des bienfaits, de l'obligeance, de l'ancienneté, de l'affabilité et d'un certain charme naturel. Mais dans une campagne électorale, le sens du mot "amis" est plus large que dans le reste de la vie (...)
17. Il faut ensuite que tu t'appliques fortement à ce que chacun de tes proches, et surtout chaque membre de ta famille, t'aime et te souhaite la plus grande réussite. Il en sera de même avec les citoyens de ta tribu, tes voisins, tes clients, tes affranchis, et même avec tes esclaves ; car les propos qui établissent la renommée d'un homme émanent presque toujours des gens de sa maison (...)
XI.41. Comme j'en ai assez dit sur la manière de gagner des amitiés, il me faut à présent te parler des rapports avec le peuple, qui forment l'autre partie d'une campagne. Elle exige de connaître le nom des électeurs, de savoir les flatter, d'être constamment auprès d'eux, de se montrer généreux, de veiller à sa réputation, d'avoir grand air, de faire miroiter des espérances politiques.
42. Tout d'abord, montre bien l'effort que tu fournis pour connaître les citoyens. Chaque jour, étends cette connaissance et approfondis-la. Il n'y a rien, à mon sens, d'aussi populaire et d'aussi agréable. Ensuite, mets-toi dans l'esprit qu'il te faudra feindre de faire naturellement des choses qui ne sont pas dans ta nature. Ainsi, par exemple, tu n'es pas dépourvu de cette affabilité qui sied à un homme aimable et bon, mais tu as grand besoin d'y ajouter la flatterie. Elle a beau être un vice infâme en d'autres circonstances de la vie, elle est cependant nécessaire dans une campagne électorale. De fait, elle est détestable lorsqu'elle pervertit quelqu'un à force d'approbations continuelles, mais elle est moins répréhensible lorsqu'elle réconcilie des amis, et elle est vraiment indispensable au candidat dont le visage, la mine et le discours doivent changer et s'adapter aux sentiments et aux idées de tous ceux qu'il rencontre (...)

Écrit dans la première partie de l'année 64 par QUINTUS CICERON à son frère MARCUS.

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