vendredi 27 août 2021

Parti deux mois. Pas quelques mois, comme le candidat à l'élection présidentielle aime le dire ...

 

 

Le maire part soigner les soldats en Afghanistan

Philippe Juvin s'est envolé hier pour Kaboul. Maire, médecin et officier de réserve, il va passer deux mois dans un hôpital de campagne. 

ADIEU l'hôpital, la mairie, la politique et les problèmes familiaux... Philippe Juvin, maire UMP de La Garenne-Colombes, va mettre sa vie quotidienne entre parenthèses pendant deux mois. Cet officier de réserve de l'armée de terre anesthéniste-réanimateur et chef des urgences de l'hôpital Beaujon à Clichy a rejoint l'Afghanistan pour travailler dans un hôpital de campagne avec deux chirurgiens.

Il est chargé de prodiguer les premiers soins aux militaires français pour faciliter leur rapatriement et d'offrir un soutien sanitaire à la population locale. La ville dans laquelle se trouve le camp militaire est tenue secrète pour des questions de sécurité. Selon un spécialiste, « c'est l'une des missions les plus difficiles, à cause des conditions de vie, du climat et du rythme de travail. »

La suite « logique » de son engagement politique

Qu'est-ce qui pousse cet homme de 44 ans aux responsabilités politiques (il est vice-président du conseil général et secrétaire national de l'UMP) et professionnelles importantes, par ailleurs père de quatre enfants, à s'engager dans cette aventure périlleuse au coeur d'un pays en guerre ?

« Je suis médecin réserviste, confiait-il quelques jours avant son départ. Depuis plusieurs années, j'effectue des gardes avec les sapeurs-pompiers de Paris. Il y a quelques mois, j'ai demandé à partir sur une mission extérieure. C'est la suite logique de mon engagement politique. Je ne me berce pas de vains mots sur l'engagement citoyen, moi. J'agis. »

Avant de quitter la France, Philippe Juvin a bouclé ses derniers gros dossiers. Il a également organisé la passation des pouvoirs avec son premier adjoint, son cabinet et les autres conseillers généraux, histoire de parer aux urgences pendant sa longue absence. « Patrick Devedjian m'a dit que personne n'est indispensable. Et puis, j'emmène mon ordinateur portable », se justifie-t-il. Il a aussi appris quelques mots de persan avec un ami iranien pour pouvoir communiquer avec les blessés afghans, reçu une formation sur la géopolitique et... subi une séance de vaccinations.

A-t-il peur ? « Je pars avec humilité, confie-t-il. Dans cet hôpital, l'équipe a une technicité médicale et une connaissance du terrain que je n'ai pas. Je vais rencontrer des types de blessures que je ne connais pas. Et ce sera surtout, je l'espère, une expérience humaine très riche. » Et pour garder un lien avec la France, Philippe Juvin a emmené dans ses bagages « l'Anthologie de la poésie française » d'André Gide, « le Journal littéraire » de Paul Léautaud et « les Mémoires d'outre-tombe » de Chateaubriand. Sans oublier une caméra vidéo et les morceaux de musique préférés de ses filles. 

 

Source : https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/le-maire-part-soigner-les-soldats-en-afghanistan-26-05-2008-3298523492.php