Le maire part soigner
les soldats en Afghanistan
Philippe Juvin s'est envolé
hier pour Kaboul. Maire,
médecin et officier de réserve, il va passer deux mois dans un hôpital
de campagne.
Par Christine Henry Le 26 mai 2008 à 00h00
Le Parisien
ADIEU
l'hôpital, la mairie, la politique et les problèmes familiaux...
Philippe Juvin, maire UMP de La Garenne-Colombes, va mettre sa vie
quotidienne entre parenthèses pendant deux mois. Cet officier de réserve
de l'armée de terre anesthéniste-réanimateur et chef des urgences de
l'hôpital Beaujon à Clichy a rejoint l'Afghanistan pour travailler dans
un hôpital de campagne avec deux chirurgiens.
Il est chargé de
prodiguer les premiers soins aux militaires français pour faciliter leur
rapatriement et d'offrir un soutien sanitaire à la population locale.
La ville dans laquelle se trouve le camp militaire est tenue secrète
pour des questions de sécurité. Selon un spécialiste, « c'est l'une des
missions les plus difficiles, à cause des conditions de vie, du climat
et du rythme de travail. »
La suite « logique » de son engagement politique
Qu'est-ce qui pousse cet homme de 44 ans aux responsabilités politiques
(il est vice-président du conseil général et secrétaire national de
l'UMP) et professionnelles importantes, par ailleurs père de quatre
enfants, à s'engager dans cette aventure périlleuse au coeur d'un pays
en guerre ?
« Je suis médecin réserviste, confiait-il quelques
jours avant son départ. Depuis plusieurs années, j'effectue des gardes
avec les sapeurs-pompiers de Paris. Il y a quelques mois, j'ai demandé à
partir sur une mission extérieure. C'est la suite logique de mon
engagement politique. Je ne me berce pas de vains mots sur l'engagement
citoyen, moi. J'agis. »
Avant de quitter la France, Philippe
Juvin a bouclé ses derniers gros dossiers. Il a également organisé la
passation des pouvoirs avec son premier adjoint, son cabinet et les
autres conseillers généraux, histoire de parer aux urgences pendant sa
longue absence. « Patrick Devedjian m'a dit que personne n'est
indispensable. Et puis, j'emmène mon ordinateur portable », se
justifie-t-il. Il a aussi appris quelques mots de persan avec un ami
iranien pour pouvoir communiquer avec les blessés afghans, reçu une
formation sur la géopolitique et... subi une séance de vaccinations.
A-t-il peur ? « Je pars avec humilité, confie-t-il. Dans cet hôpital,
l'équipe a une technicité médicale et une connaissance du terrain que je
n'ai pas. Je vais rencontrer des types de blessures que je ne connais
pas. Et ce sera surtout, je l'espère, une expérience humaine très riche.
» Et pour garder un lien avec la France, Philippe Juvin a emmené dans
ses bagages « l'Anthologie de la poésie française » d'André Gide, « le
Journal littéraire » de Paul Léautaud et « les Mémoires d'outre-tombe »
de Chateaubriand. Sans oublier une caméra vidéo et les morceaux de
musique préférés de ses filles.
Source : https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/le-maire-part-soigner-les-soldats-en-afghanistan-26-05-2008-3298523492.php
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