Par ANTOINE GUIRAL
Libération (ici)
En 2007, Nicolas Sarkozy disait de lui: «Il est l'hémisphère droit de mon cerveau.» En 2012, le conseiller Patrick Buisson a colonisé la totalité de la boite crânienne sarkozyste. Après avoir oscillé des mois durant entre différentes stratégies de campagne, le candidat UMP a choisi de placer tout entier son sort électoral entre les mains d'un homme d'extrême droite. La ligne est tracée. Le chef de l’État la suit sans états d'âme. Les ennemis de la France sont partout: chômeurs fraudeurs, immigrés trop nombreux et mangeurs de halal, «technocrates» européens ouvreurs de frontières et suppôts des produits chinois...
La machine Buisson turbine au nom du peuple et contre les «élites». Sa rengaine, bien connue depuis les «ligues» des années 30, a été ripolinée avec le storytelling et le charabia sondagier. L'ancien directeur du journal Minute et thuriféraire de la famille Le Pen fait forte impression dans les salons de l'Elysée quand il manie l'histoire, les sciences politiques et les études d'opinion pour tracer le chemin de la victoire. «Transfrontiérisme», «déferlante migratoire», «identité nationale», dit-il dans un entretien au Monde en déroulant une rhétorique charpentée pour étayer ses prédictions fantasmagoriques.
Patrick Buisson fait partie de ces personnages dont raffolent les gouvernants en perdition. Ils rassurent en les installant au cœur de la Grande Histoire. Ont des solutions pour tout. Et tiennent la tranchée quand la débandade menace. Ses prophéties sont si bien formulées que le pouvoir les croit autoréalisatrices. Dans le Monde, Buisson proclame, par exemple, que «Hollande rassemblera moins de voix que Royal». Il a lu dans sa bulle des courbes qui se croisent et se décroisent, puis y a plaqué du concept et des fariboles historiques. Le résultat peut impressionner. Mais il met surtout en lumière un esprit pétri d'obsessions rances. Le stratège en chef de Nicolas Sarkozy est atteint d'une soif inextinguible de revanches culturelles et politiques sur la gauche.
La machine Buisson turbine au nom du peuple et contre les «élites». Sa rengaine, bien connue depuis les «ligues» des années 30, a été ripolinée avec le storytelling et le charabia sondagier. L'ancien directeur du journal Minute et thuriféraire de la famille Le Pen fait forte impression dans les salons de l'Elysée quand il manie l'histoire, les sciences politiques et les études d'opinion pour tracer le chemin de la victoire. «Transfrontiérisme», «déferlante migratoire», «identité nationale», dit-il dans un entretien au Monde en déroulant une rhétorique charpentée pour étayer ses prédictions fantasmagoriques.
Patrick Buisson fait partie de ces personnages dont raffolent les gouvernants en perdition. Ils rassurent en les installant au cœur de la Grande Histoire. Ont des solutions pour tout. Et tiennent la tranchée quand la débandade menace. Ses prophéties sont si bien formulées que le pouvoir les croit autoréalisatrices. Dans le Monde, Buisson proclame, par exemple, que «Hollande rassemblera moins de voix que Royal». Il a lu dans sa bulle des courbes qui se croisent et se décroisent, puis y a plaqué du concept et des fariboles historiques. Le résultat peut impressionner. Mais il met surtout en lumière un esprit pétri d'obsessions rances. Le stratège en chef de Nicolas Sarkozy est atteint d'une soif inextinguible de revanches culturelles et politiques sur la gauche.
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