Le célèbre juge Van Ruymbeke s'intéresse au sous-sol de la rue Voltaire. Mais pourquoi donc ?

Il était une fois un immeuble de la rue Voltaire (1; 3; 7; 9 rue Voltaire) construit sur une parcelle vendue par la paroisse pour en faire, à l'époque, des logements sociaux - oui,oui, sociaux - et où nombre de personnes (pour ne pas dire personnalités) avaient acquis des appartements. Parmi ces personnalités on peut citer en vrac et dans le désordre : Brice Hortefeux, Thierry Gaubert, Philippe Smadja, Philippe Juvin, Mme Hervo, Mr Labrousse, Mr Candet (entrepreneur auprès de l'office HLM des Hauts-de-Seine),  etc.

Parmi ces propriétaires certains sont aussi mêlés à des affaires judiciaires non encore élucidées comme l'affaire dite du 1% patronal des Hauts-de-Seine (Gaubert-Smadja) ou l'enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi (Gaubert).

C'est sans doute là la raison de l’apposition par le juge Van Ryumbeke sur une porte de boxe de cet immeuble (entrée du parking au 46 rue Sartoris) d'un scellé. Y aurait-il dans ce sous-sol des secrets d’État ?

Lire sur cette petite étiquette : "agissant dans le cadre de l'information judiciaire contre Ziad Takieddine, Thierry Gaubert, Nicolas Bazire (Bazire : un proche de Nicolas Sarkozy et un de ses conseillers personnels. Témoin du mariage de Sarkozy avec Carla Bruni), Renaud Donnedieu de Vabre, Dominique Castellan (ex-P-DG de la DCNI, fournisseur des fameux sous-marins Agosta au Pakistan) et Abdul Rahman el-Assir (un homme d'affaires arrêté alors qu'il séjournait dans un hôtel à Genève, en Suisse. Proche du sulfureux Ziad Takieddine, el-Assir a été mis en examen le 30 mai dernier. Il est suspecté d'avoir été l'un des intermédiaires en armement pour le compte du gouvernement Balladur, et était recherché dans l'affaire Karachi) pour les chefs d'accusations suivants : abus de biens sociaux, complicité, recel, corruption d'agent public, subordination de témoin, blanchiment aggravé par l'habitude, entrave et faux témoignage donne un peu de piquant à la morne vie du village, non ?

Scellé posé en janvier sur une porte de boxe de l'immeuble 1 à 9 rue Voltaire.

Nous, à la rédaction du Retour de buzz on adore ce complexe immobilier de la rue Voltaire car complexe il l'est, c'est le moins que l'on puisse dire. Les compte-rendus de réunion de copropriétaires, les actes disponibles au bureau des hypothèques, les noms parfois connus des propriétaires, les conditions d’acquisition du terrain à la paroisse, le financement du projet, le partage des lots réalisé par un certain Didier Schuller, à l'époque directeur général de l'OPDHLM, l'inauguration du dit immeuble par Patrick Balkany à l'époque vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine et le statut actuel de résidence de bon standing font de cet immeuble du centre ville un personnage de roman à lui tout seul. Aujourd'hui encore, le curé du village, le père Dedieu y organise des garderies d'enfants (au centre paroissial) quand les parents doivent aller manifester contre le mariage gay. Décidément il s'en passe des choses au 5 rue Voltaire ...

Un ex-garennois*, Thierry Gaubert est mis en examen dans l'affaire Karachi

Déjà mis en examen pour recel d'abus de biens sociaux, Thierry Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a aussi été mis en examen pour "subornation de témoin" dans l'enquête sur le volet financier de l'attentat de Karachi, a-t-on appris mardi 22 novembre de source proche de l'enquête.

M. Gaubert est soupçonné d'avoir fait pression sur son épouse, Hélène de Yougoslavie, avant l'interrogatoire de cette dernière par les enquêteurs. Devant les policiers et la presse, celle-ci avait dénoncé, à plusieurs reprises, les "pressions" de son mari, qui lui aurait dit entre autres textos : "Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi."

Le monde.fr 

* Comme ses amis Brice Hortefeux et Philippe Smadja (ce dernier mis aussi en examen dans l'affaire du 1% patronal), Thierry Gaubert  avait été un des heureux acheteurs d'un appartement rue Voltaire à l'époque où ceux-ci étaient vendus "bon marché".

Ndlr : Thierry Gaubert est aussi le frère de Patrick Gaubert qui fut tête de liste UMP dans les Hauts-de-Seine aux élections européennes de 2004 et qui fut aussi le président de la LICRA jusqu'en janvier 2010.

Patrick Gaubert, en tant que président de la Licra fut bien un des seuls à ne pas trouver "choquant" que Philippe Juvin, le maire UMP de La Garenne-Colombes décide de baptiser un nouveau collège du nom d'un journaliste d'extrême droite du journal antisémite Je Suis Partout (Kleber Haedens)... Sans doute qu'à cette époque, l'évocation du nom de La Garenne-Colombes (où s'étaient peut-être déroulés de sympathiques repas de famille avec amis et voisins de palier) ne pouvait être entaché de mauvais goût littéraire ... l'avenir ne lui a pas donné raison.