dimanche 14 octobre 2012

Philippe Juvin aime citer Paul Morand ... rétrograde, antisémite et homophobe !


Journal municipal de la Garenne-Colombes, octobre 2012.

Édito

Lors d'un habituel et redondant élan lyrique Philippe Juvin voulant sans doute faire encore (ici) œuvre d'intellectualisme mondain se complait à paraphraser Paul Morand.

Paul Morand (1888-1976)
Écrivain, oui mais indéfendable lépreux d'extrême droite, ambassadeur en Roumanie du régime de Vichy en 1942, grand admirateur de Laval, soutenu par les nazis pour ses publications, soutenant plus tard l'OAS comme tous ses amis hussards, rétrograde, antisémite et homophobe.
Pas un jour ne se passait sans que Morand ne crache sa haine des juifs et des pédés ...

Son dernier roman s'intitule Tais-toi. Certains feraient mieux de suivre son conseil.

On ne s'en étonnera pas, Paul Morand, carbonisé pendant l'été 1976 légua sa cave à son grand ami Kleber Haedens, desséché lui aussi par la même canicule.

On s'en souvient, le maire Philippe Juvin, grand admirateur de ces écrivains ayant fricoté avec le régime de Vichy sans jamais se repentir, avait déjà tenté de baptiser le collège de la Garenne-Colombes, Kleber Haedens.

Outre le désir envahissant de toujours faire preuve de grande culture (le thème de l'édito d'octobre) ou soucieux d'envoyer des messages à peine codés à un électorat d'extrême droite Philippe Juvin ne serait-il pas en train de préparer le terrain pour une médiathèque ou un théâtre Paul Morand ?

Tout est bon en politique, surtout le pire ...

La Garenne-Colombes Infos N° 258 Octobre 2012 - Éditorial


Ndlr : pour paraphraser à notre tour un autre écrivain, le grand Jean d'Ormesson venu à la Garenne-Colombes à la rescousse de Philippe Juvin défendre l'indéfendable Kleber Haedens pour nom de collège (voir ici) (ou écouter là) nous dirons : oui Paul Morand était d'extrême droite, est-ce que Philippe Juvin est d'extrême droite ? Certainement non ...



1 commentaire:

  1. Paul Morand n'était nullement d'"extrême droite" (quand même l'aurait-il été, cette manie de réduire un écrivain à un engagement politique - inexistant en l'occurence - est bien la marque d'une haine de la littérature). Morand venait d'un milieu de bourgeoisie intellectuelle et artistique proche du radicalisme, et c'est dans ce milieu parfaitement "républicain" qu'il a commencé sa carrière (avec Berthelot, son grand ami) au Quai d'Orsay. Quand il écrit "1900" en 1930, c'est avec un dédain amusé qu'il évoque les "nationalistes" (l'extrême-droite si vous voulez) de l'époque, signalant qu'ils se recrutaient surtout parmi les cochers et la domesticité des grandes maisons... C'est l'épisode - inique - de l'épuration (il servit la France, sous le gouvernement de Vichy, après avoir envisagé de rester à Londres ou de gagner New York, comme ambassadeur à Bucarest puis à Berne) qui le rejeta "à droite". Aucun acte d'intelligence avec l'ennemi ne lui fut jamais reproché. Enfin, si certaines des pages de son "Journal inutile" (qui n'était pas destiné à une publication de son vivant) trahissent certains préjugés du temps, il est parfaitement calomnieux de prétendre qu'il "crachait [sans discontinuer] sa haine du juif" (on relèvera bien des pages au contraire, où dans les tractations académiques, il prend parti pour des candidats d'origine juive qui suscitent la réserve pour cette raison même chez ses confrères du quai Conti). Pour ceux qui aiment encore les lettres, Morand est l'auteur de "l'homme pressé", du "Bouddha vivant", de "Fouquet" (l'un de ses derniers et meilleurs livres) et certainement pas cette figure grimaçante d'auteur de libelles politiques (il n'en écrivit jamais) que vous inventez. Il est un peu inquiétant que dans la France de 2012 fleurisse cet état d'esprit (même au temps où le PC était des plus staliniens et où sa ligne culturelle était celle de Jdanov, on n'imagine pas pareilles âneries sur Morand dans une publication du parti).

    Max

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