Pour appuyer la construction d’un parking souterrain sous la place de la Liberté, la mairie met en avant les problèmes récurrents de stationnement les jours de marché.
C’est une affaire souterraine à tous points de vue.
Lancé en 2010, le projet du parking en sous-sol de la place de la Liberté, à La Garenne-Colombes, va enfin voir le jour. Six années durant, des recours ont été déposés par des opposants au projet dans le but de l’annuler ou de le retarder. Tous ont échoué en février 2016. Mais la mairie n’entend pas en rester là. Il y a un peu plus d’un an, elle a intenté une assignation en recours abusif et réclame 3 M€ aux personnes qui lui ont fait face. Une action sur laquelle bien peu s’expriment et dont les habitants n’ont pas connaissance.
Sont ainsi visés Christophe Conway, conseiller municipal d’opposition (MoDem) et leadeur de la fronde, Christophe Macé, ancien conseiller municipal d’opposition (PS) et la société Les Villas, gérée par Yves Calvet. Ils n’ont souhaité répondre à nos questions. Pas même certains membres de l’opposition extérieurs au dossier. De son côté, le maire (LR) Philippe Juvin se justifie : « j’ai reçu des recours pour la médiathèque, la maison des handicapés… c’est devenu un sport national ! Certains utilisent le droit à des fins politiques. Nous avons décidé de ne plus nous laisser faire ! »
« Nous avons perdu du temps et de l’argent »
Les 3 M€ correspondent au « manque à gagner » de la mairie. Elle a notamment « perdu » 2 M€de subventions du conseil départemental. « Nous devions commencer les travaux en décembre 2015 au plus tard pour les toucher » glisse-t-on au cabinet du maire. Or « les obligations réciproques qui la lient au délégataire privé » avaient été suspendues en août de la même année, après que Christophe Conway a saisi le Conseil d’Etat, sa dernière chance. Le dernier million que réclame la municipalité correspond aux recettes - calculées par la mairie - qui auraient été engrangées si le parking avait été construit dans les temps.
« Nous sommes dans notre bon droit. Nous avons perdu du temps et de l’argent. Et nous avons de bonnes chances de gagner », avance Philippe Juvin. Dans ses tracts, Christophe Conway dénonçait de son côté « un manque de concertation », « un coût très élevé pour la ville », « la mise en danger du marché » et un « contrat déséquilibré ». Autant d’arguments balayés par la majorité. « Nous le faisons pour soutenir les commerçants de la place et développer notre marché, rétorque le maire. Et surtout, il n’y a pas assez de place de stationnement ! »
« J’ai du mal à comprendre comment une mairie peut attaquer ses habitants… »Au marché, justement, les habitants interrogés samedi tombent des nues en apprenant l’affaire. « J’ai du mal à comprendre comment une mairie peut attaquer ses habitants alors qu’elle est censée les protéger… » s’interroge Freddy. Cédric Niel, ancien commerçant de la place, est lui beaucoup plus ferme et critique envers les opposants. « Quand on veut embêter son monde, il faut assumer, cingle-t-il. Moi, si je perdais de l’argent à cause d’un tiers, je demanderais de récupérer mon dû. Rien de plus normal ! »
Quoi qu’il en soit, les travaux débuteront, à coup sûr cette fois, début mai. Ils dureront un peu plus d’un an. Les entrées du parking, de 400 places, seront situées derrière l’église. En surface, la place de la Liberté sera complètement réaménagée et des espaces verts seront plantés.
Source : Le Parisien 12 mars 2017
NDLR : Philippe Juvin n'aime pas que des administrés puissent d'une part penser autrement que lui (et pourtant ce parking là, c'est complètement stupide) et d'autre part tentent de bloquer son projet immobilier et pourtant ... cela ne gêne pas du tout le même Philippe Juvin, député européen de tenter de complètement bloquer les institutions européennes pour plaire au groupe pétrolier Total.
Lisez ceci :
http://www.lagarenne-colombesretourdebuzz.org/lagarenne-colombesretourdebuzz.rsfblog.org/tag/total.html
De toute manière ce n'est pas la première fois que Philippe Juvin tente de se débarrasser de Christophe Conway par voie judiciaire aux frais du contribuable. Ce qui est désolant c'est que c'est une forme de pression sur un élu d'opposition. Bien sur la mairie n'obtiendra jamais cette somme mais j'image le stress de la famille de monsieur Conway quand on voit le montant de la somme réclamée et cela sans risque pour le maire. Bravo au Parisien et dommage que l'opposition n'ait pas saisi cette opportunité pour communiquer.
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