mardi 28 février 2012

Pr. Philippe Juvin : « Nous sommes devant un cas d’emploi en grande partie fictif ...

C'est Le Parisien d'aujoud'hui qui le dit !

Nomination controversée à Georges-Pompidou
Six médecins demandent l’ouverture d’une enquête sur les conditions de nomination de Philippe Juvin, médecin et élu UMP, comme chef des urgences de l’hôpital.

L’« affaire » est au cœur de toutes les conversations de blouses blanches à l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (APHP). Hier, un groupe de six médecins a demandé au ministre de la Santé l’ouverture d’une enquête sur la nomination, vendredi dernier, du professeur Philippe Juvin à la tête des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou (XVe).

Une polémique très politique. Ce professeur, ancien chef des urgences de l’hôpital Beaujon (Hauts-de-Seine), cumule les fonctions de député européen (UMP), secrétaire national du parti présidentiel chargé des questions de santé et maire de La Garenne-Colombe. A ce titre, il siège aussi au conseil d’administration de l’Etablissement public d’aménagement de La Défense (ex-Epad).

« Nous sommes devant un cas d’emploi en grande partie fictif puisque, compte tenu de ses nombreuses activités extraprofessionnelles, il est matériellement impossible à Monsieur Juvin d’exercer à temps plein son emploi hospitalo-universitaire pour lequel il est pourtant rémunéré à taux plein », attaquent les six signataires d’une lettre ouverte, adressée hier à la directrice générale de l’AP-HP, Mireille Faugère.

Philippe Juvin, arrivé à Georges-Pompidou comme adjoint le 2 novembre, était pressenti pour succéder dans neuf mois à Patrick Davido, chef historique des urgences de l’établissement depuis sa création, en 1999. Il doit partir à la retraite à l’automne. Mais la procédure s’est accélérée cet hiver : l’AP-HP, dans le cadre de ses regroupements de « pôles », a rattaché aux urgences de Georges-Pompidou une unité de l’hôpital Corentin-Celton (Hauts-de-Seine). Un changement qui, légalement, revenait à créer un « nouveau » service des urgences… et donc à nommer un nouveau chef. Philippe Juvin a été choisi vendredi parmi deux autres candidats. Le titre universitaire normalement rattaché à cette fonction ne lui a cependant pas été accordé par le doyen de la faculté de médecine Paris-Descartes, Patrick Berche. « Quelle différence entre une nomination maintenant ou en novembre? s’interrogeait hier un chef de service parisien, sous couvert d’anonymat. Entre ces deux dates, je ne vois qu’une échéance : celle de l’élection présidentielle. »

A l’AP-HP, on soulignait hier soir que la nomination de Philippe Juvin « est conforme au règlement intérieur » de l’institution. Le professeur, qui a « divisé par deux le temps d’attente aux urgences de Beaujon », dans son précédent poste, a été nommé pour « réaliser un plan d’action dont il rendra compte dans un délai de six mois ».
Contacté, Philippe Juvin restait hier soir injoignable...

Ndlr : Pourtant Philippe Juvin (depuis Bruxelles) disait le 18 juin 2009 : "Je n'abandonnerai pas le service que je dirige" (Beaujon) ... et aussitôt dit, il a postulé à l'hôpital Georges Pompidou. C'est bien connu en politique, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

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