par Clotilde Cadu - Marianne
Journaliste à Marianne, notamment en charge des questions de santé.
La nomination, pour le moins houleuse, de Philippe Juvin à la tête du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou est-elle contraire à l’intérêt général ? C’est désormais à la justice de trancher, nouvel épisode de ce feuilleton hospitalo-politique.
Nouvel acte dans la nomination houleuse de Philippe Juvin à la tête des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou. Un acte judiciaire, désormais. Dans quelques jours, le tribunal administratif de Paris se prononcera sur le bien-fondé de la décision des Hôpitaux de Paris d’attribuer au professeur Juvin la chefferie de ce service hospitalier. Une délibération qui pourrait aboutir à la suspension de cette nomination, si celle-ci est jugée contraire à l’intérêt général des patients venant consulter aux urgences de l’hôpital Pompidou.
Car Philippe Juvin n’est pas un chef de service ordinaire : professeur des universités – praticien hospitalier (PU-PH), il est aussi euro-député, maire (UMP) de la Garenne-Colombes, secrétaire national de l’UMP, conseiller régulier du président-candidat Nicolas Sarkozy sur les questions de santé… Un homme pour le moins bien casquetté, sans pour autant posséder le don d’ubiquité. « Un mandat électif n’est pas une activité professionnelle », ont tenté de démontrer, lors de la séance de ce vendredi 13 avril, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) et le conseil de Philippe Juvin, maître François-Charles Bernard.
« Philippe Juvin était un excellent chef de service à l’hôpital Beaujon (son précédent poste, nldr) alors qu’il occupait ces mêmes fonctions », a encore justifié l’AP-HP, en difficulté pour prouver que la nomination de Philippe Juvin n’est pas politique. L’institution hospitalière a procédé, fin 2011, à une légère réorganisation du service des urgences ouvrant la voie à la nomination d’un nouveau chef de cette « nouvelle » unité. « Une manipulation grossière pour justifier une nomination sur ordre », ont estimé maître Bertrand Joliff, avocat du chef de service évincé par Philippe Juvin, le docteur Davido, et maître William Bourdon, avocat du Syndicat des praticiens des hôpitaux publics (SPHP), auteurs de cette requête en référé. « Le fait d’avoir changé la structure, à la marge, est un alibi », confie à Marianne un médecin haut placé de l’AP-HP, très au courant de l’affaire.
Le tribunal administratif de Paris a offert une semaine à l’AP-HP et à Philippe Juvin pour produire des pièces justifiant de la prise de fonction concrète de ce dernier. Pour l’heure, aucun organigramme n’a été modifié. La plaque d’Alain Davido ainsi que ses fiches de paie indiquent qu’il est toujours chef de service. S’il opte pour la suspension de la nomination de Philippe Juvin, le tribunal administratif créera une véritable jurisprudence… qui pourrait donner quelques sueurs froides aux autres cumulards en blouse blanche de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Nouvel acte dans la nomination houleuse de Philippe Juvin à la tête des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou. Un acte judiciaire, désormais. Dans quelques jours, le tribunal administratif de Paris se prononcera sur le bien-fondé de la décision des Hôpitaux de Paris d’attribuer au professeur Juvin la chefferie de ce service hospitalier. Une délibération qui pourrait aboutir à la suspension de cette nomination, si celle-ci est jugée contraire à l’intérêt général des patients venant consulter aux urgences de l’hôpital Pompidou.
Car Philippe Juvin n’est pas un chef de service ordinaire : professeur des universités – praticien hospitalier (PU-PH), il est aussi euro-député, maire (UMP) de la Garenne-Colombes, secrétaire national de l’UMP, conseiller régulier du président-candidat Nicolas Sarkozy sur les questions de santé… Un homme pour le moins bien casquetté, sans pour autant posséder le don d’ubiquité. « Un mandat électif n’est pas une activité professionnelle », ont tenté de démontrer, lors de la séance de ce vendredi 13 avril, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) et le conseil de Philippe Juvin, maître François-Charles Bernard.
« Philippe Juvin était un excellent chef de service à l’hôpital Beaujon (son précédent poste, nldr) alors qu’il occupait ces mêmes fonctions », a encore justifié l’AP-HP, en difficulté pour prouver que la nomination de Philippe Juvin n’est pas politique. L’institution hospitalière a procédé, fin 2011, à une légère réorganisation du service des urgences ouvrant la voie à la nomination d’un nouveau chef de cette « nouvelle » unité. « Une manipulation grossière pour justifier une nomination sur ordre », ont estimé maître Bertrand Joliff, avocat du chef de service évincé par Philippe Juvin, le docteur Davido, et maître William Bourdon, avocat du Syndicat des praticiens des hôpitaux publics (SPHP), auteurs de cette requête en référé. « Le fait d’avoir changé la structure, à la marge, est un alibi », confie à Marianne un médecin haut placé de l’AP-HP, très au courant de l’affaire.
Le tribunal administratif de Paris a offert une semaine à l’AP-HP et à Philippe Juvin pour produire des pièces justifiant de la prise de fonction concrète de ce dernier. Pour l’heure, aucun organigramme n’a été modifié. La plaque d’Alain Davido ainsi que ses fiches de paie indiquent qu’il est toujours chef de service. S’il opte pour la suspension de la nomination de Philippe Juvin, le tribunal administratif créera une véritable jurisprudence… qui pourrait donner quelques sueurs froides aux autres cumulards en blouse blanche de l’Assemblée nationale et du Sénat.